Le début d’un long voyage à bord du voilier Kelone
En début de voyage, il est déjà tard dans l’après-midi, aussi je prends 2 ris dans la grand-voile et plein génois pour rester confortable en début de nuit. Les bastaques sont en place pour protéger le mât. On se traîne à 5-6 nœuds, pas envie d’accélérer…
La première soirée, je repense à tous ces soirs où Kelone est entré dans la nuit pour ressortir ensuite à l’autre bout du tunnel noir.
Le lendemain, on se laisse glisser en avant calme et droit. Alex me parle de ses chevaux. Au cours de la nuit, je rêve d’aqua-poneys et d’hippocampes.
Plus tard, je fais des essais photos un peu loupés. Ce n’est pas de rater des photos qui me plait, mais cette sensation douce au moment de les regarder à nouveau.
Blow ! Blow, elle souffle la baleine ! C’est Alex qui la voit entre deux eaux, comme une gigantesque torpille de plus de 20 mètres. Vidéo ratée bien entendu…!
Kelone accélère à 7,5 nœuds, content d’avoir conservé les 2 ris, cela évite une manœuvre pendant que les tourtereaux regardent les groupes de dauphins qui viennent faire les imbéciles autour du bateau. J’aime ces moments qui s’étirent longuement. Rien à faire d’autre qu’à profiter du spectacle.
Terre ! Terre ! Cette fois on arrive. Moment de grâce après une longue route à travers le Gascogne.
Premier programme culturel espagnol : manger !
On regarde les vitrines inconnues !
On admire l’architecture futuriste du Guggenheim. Tentez de prononcer ce nom en basque ! Magnifique expo, à refaire encore.
On admire l’architecture futuriste du Guggenheim. Tentez de prononcer ce nom en basque ! Magnifique expo, à refaire encore.
Après un dernier routage météo, on repart avec pour objectif de faire le plus soft possible malgré les passages à 20 nds grib. On va serrer la côte pour se protéger. La trinquette est prête pour remplacer le génois devenu trop grand.
10 nds de vent arrière pour quitter la rade de Bilbao. On se traîne à 4 nds, lorsque tout à coup la montagne nous ressert un catabalysme de derrière les fagots. Le vent nous tombe dessus comme un aigle sur sa proie…
Mais Kelone connaît cela…version répétée, mais jamais identique. Adaptation immédiate, le bateau se couche un peu sous la brutalité du coup. On choque et il se redresse comme un 4.20 ; le sillage bouillonne derrière nous, on sort en trombe entre les deux portes du mur de l’atlantique pour venir se caler à 7,5 nœuds en route directe vers la région d’Arcachon, à l’abri de la côte.
Tout en faisant la vaisselle, j’aime bien écouter et surveiller le gréement depuis l’intérieur.
Alex tout seul à la manœuvre au petit matin.
Le Chassiron est bientôt en vue, ça sent bon la terre. Le vent est tombé comme prévu au routage météo. Pas grave, nous sommes arrivés. Nous avons fait 300 milles en 3 jours (aller et retour), pas rapide, mais safe et confortable. Ensuite, on retrouve la tour du Lavardin, comme on reverrait un ami avant d’entrer juste au flot dans le chenal de La Rochelle.
J’ai bien aimé ce voyage avec les dauphins, les fous de Bassan, un rouge-gorge, une fauvette, la baleine et la tortue Kelone.